lundi 9 mai 2011

la révolution Tunisienne, le déclin et la rennaissance, tous à la Kasbah

Le bilan de 4 mois d'après la révolution est dramatique. Et plus que dramatique, il est de mauvaise augure pour les échéances à venir. Mon pessimisme n'est pas basé seulement sur des émotions subjectives, mais sur des faits objectifs. Le tire pour être corrigé, et la révolution peut renaitre de ses cendres pour aboutir à ses fins.
Je ne vais pas tourner en rond mais je vais étaler directement les faits.
Le premier fait choquant n'est pas la bavure policière. Non! Le premier fait choquant est cette info (ou intox) qui circule sur une ordonnance du tribunal militaire permanent de Tunis qui ferait comparaître un activiste tunisien vivant en France (Jalel Brick)(1), pour atteinte à la sécurité, et une autre concernant Mr Farhat Rajhi pour les mêmes raisons, en plus de propos diffamatoire atteignant à la fois la haute fonction publique et le droit de réserve. Pourquoi est ce autant choquant, ou le fait le plus choquant.
Parce que depuis 4 mois, on nous a fait croire que le gouvernement provisoire applique la loi et s'y tient, et que c'est la raison pour laquelle les procédures judiciaires traînent en longueur, car cela prend beaucoup de temps et d'énergie pour constituer les dossiers. Or nous voyons bien que si ils le voulaient bien, ils auraient pu constituer un tribunal exceptionnel, ou un tribunal révolutionnaire, ou même militaire, et accélérer les procédures afin d'élucider les exaction, et les meurtres des martyrs de la révolution et de la répression policière. qui sont ils les "ils" que j'évoque? Et bien apparemment tout le monde essaye de se renvoyer la balle afin de ne citer personne. Nous sommes encore à l'ère du deuxième discours de Ben Ali où il dit "que la loi saura trancher entre nous" (el9anoun faysel bayenena). Ce qui évoque de nouveaux procès politiques comme ceux de l'ère Ben Ali ou de l'ère Bourguiba. Imed Trabelsi n'aurait-il pas du être jugé en session publique pour rendre à la population un peu de sa dignité face à ce malfrat?

Le deuxième fait choquant, est sans doute le climat d'incertitude, d'insécurité, et de répression que fait planer la police, le ministère de l'intérieure, conjugué à la menace proféré par le premier Ministre hier en disant "que si la police se retire, il y aura un bain de sang, des vols, des viols, des meurtres...", si on y rajoute les évasions de prisons, les hommes cagoulés, mais surtout la politique des deux poids deux mesures, concernant les manifestations et les rassemblements, à la fois de la part de la police et de la part des média et en premier lieu la TAP, suivi par les télés et les radios nationales, nous nous retrouvons exactement dans le même climat et la même division des avis qu'après le deuxième discours de Ben Ali et juste avant le meurtre de Hatem Ben Tahar; quand quelques tunisiens croyaient encore à  la thèse du complot contre l'état et des criminels bandits cagoulés. Et donc nous nous retrouvons dans la même philosophie de communication de la part de ce gouvernement que l'équipe de communication mené par les conseillers de Ben Ali. Et là nous voyons bien que la rupture avec le passé n'a pas de tout eu lieu, et cela a comme conséquence une crise de confiance, d'autant plus que sur la scène sociale et politique, les tunisiens ont l'impression de jouir d'une liberté de parole ou d'expression, mais ressentent un malaise et se sentent incapable de déterminer son origine.

Dans ce climat sombre et lourd, comment pouvons nous renverser la vapeur?
Il paraît indispensable de reprendre la marche là où elle s'était arrêté le 13 janvier.

le 14 janvier les Tunisiens sont descendus en masse et comme un seul corps dans la rue pour demander le départ de Ben Ali, de son gouvernement, de sa police, de ses hommes, de son parti...Nous avons été pris de court par la manœuvre de nos technocrates, qui ont chassé Ben Ali, et qui ont cherché à faire valoir un consensus avec les tunisien pour garantir une transition démocratique. Ils se sont auto-désigné comme les sauveurs de la Tunisie, de son économie, de sa sécurité et de sa souveraineté. Ils n'ont pas tenu parole, et n'ont pas respecté ce consensus implicite. Ils se sont trahis eux même en montrant leurs incompétences, et surtout leurs buts avérés non explicités.
Aujourd'hui la Tunisie a besoin de vraies compétences indépendantes de la politique et du milieu sale des affaires et des complots.
Aujourd'hui nous devons tous nous battre pour notre droit de manifester et d'exercer notre souveraineté. Et cela peut passer par un nouveau sit in à la Kasbah, malgré la répression et les mesures sécuritaires prises  par ce gouvernement pour empêcher tout nouveau Kasbah. Les tunisiens doivent briser ce blocus autour de la kasbah pour montrer que le pouvoir ne peut émaner que de la légitimité du peuple, et que toute interdiction ne doit pas peser sur le droit du peuple à exercer sa souveraineté. Et de ce Kasbah peut sortir un vrai gouvernement d'union national et un tribunal révolutionnaire, en favorisant les débats et les échanges publiques, passant même par un vote des participants à la Kasbah. Rien n'est impossible, si la bonne volonté y est; le tout est d'y croire et surtout de le vouloir et d'en être convaincu.
La Tunisie vaincra.
Vive la Tunisie, vive les tunisiens libres et souverains.






(1) lien vers la page facebook de Jalel Brick qui a été censuré en Tunisie mais qui reste lisible à l'étranger http://www.facebook.com/jalel.brick

4 commentaires:

  1. ‎"que la loi de la Kasbah sera trancher entre nous"

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  2. J'ajouterai la Kasbah et les gouvernorats et surtout des tracts dans les casernes ou dans les camions ou à chaque maison d'un militaire ou les résidences ( batiments résidentiels ) des militaires pour sensibiliser l'armée à ne JAMAIS tirer sur son peuple si le comploteur AMMAR leur ordonne de commettre ce crime contre leurs frères et sœurs. Quant à la police le MOLOTOV de partout réglera son compte.

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  3. au premier anonyme "la loi saura" et je maintiens ce n'est pas une traduction mot par mot mais traduction de tout un contexte

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  4. au deuxième anonyme, oui je suis d'accord il faut militer autrement, soit par tract soit par du porte à porte. facebook et internent ne doivent pas être nos seuls moyens. mais nous devons arrêter de faire du sur place

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