samedi 9 avril 2011

la liberté face à l'esclavage macro-économique

 Au nom de la sécurité on tue. Au nom de la sécurité on torture. Au nom de la sécurité on ferme les portes aux réfugiés, aux affamés et on les laisse pourrir.
Mais de quelle sécurité s'agit il?


On a assisté à l'accueil froid et timide du soulèvement Tunisien. On a assisté à la vitesse à laquelle toutes les puissances du monde ont essayé de nous faire avaler que le peuple tunisien est désormais libre et émancipé, et même démocrate.
On a assisté à l'intervention militaire en Libye.
On a aussi assisté à la vitesse à laquelle les USA ont essayé de trouver une issue pour l'Égypte; non pas par amour au peuple égyptien, ou par compassion, ni pour un idéal humaniste, mas dans le seul but de ne pas laisser la situation s'empirer, par crainte de voir des mouvances islamistes, ou même anti-israélienne, voir anti-occidentale grandir.


Du jour au lendemain, plus personne en Europe ne parle des réfugiés venus de la Libye en Tunisie; Mais toute l'Europe parle des clandestins tunisiens aux large de l'Italie. Au nom de cette sécurité un embargo "migratoire" est imposé à la Tunisie. Cette même Europe ne parle pas de ce qui se passe en Tunisie, elle ne dénonce pas le retour de la répression, ni le retour de l'usage de violence, un simple message du quai d'Orsay déconseille les visiteurs français de s'aventurer à l'intérieur du pays.


Il est clair qu'après le déclin de la diplomatie occidentale, et leurs mauvaises lectures de la situation en Tunisie, et au monde arabe en générale, ces puissances, qui gouvernent le monde, ont décidé de reprendre les choses en mains; un semblant d'aide militaire aux rebelles en Libye, qui s'éternise mais dont le seul but est d'imposer au libyens leurs solutions; un black out médiatique face au mécontentement populaire en Tunisie, et un appuie au nouveau gouvernement provisoire qui ressemble de plus en plus à l'état policier qui était en vigueur depuis plus de 50 ans; une désinformation quand à ce qui s'est passé au Bahreïn; une prudence face au soulèvement syrien, une tentative d'étouffement de l'information émanant de l'Égypte.


Il est vrai que tout ces événements, ajoutés à la catastrophe naturelle japonaise, font du mal aux marchés boursiers et pétroliers européens et américains. Il est vrai aussi que jamais l'homme du sud n'avait une quelconque valeur humaine aux yeux des banquiers et des colonisateurs du nord.


Tout est une équation macro-économique ou plutôt une inéquation; hors de question de toucher à la stabilité des marchés économiques de ces grandes puissances; au diable l'humanité s'il est question que le cac40 ou wall street dégringole...


il y a un mois, le ministre de l'intérieur italien a proposé d'envoyer des italiens pour endiguer les flux migratoires; des paroles qui ont choqué plus d'un...la semaine dernière le président du Conseil italien en visite en Tunisie, et en sortant de son entretien avec le premier ministre Tunisien, annonce la régularisation de 2800 clandestin, mais oublie de dire qu'il a forcé le Tunisien à accepter l'ingérence italienne. La France mécontente fait le forcing pour être présente dans la mise en place de l'embargo humanitaire.


Effet d'annonce, Mr Béji Caïd Essebssi, le premier Berger (ministre) tunisien, sort après l'entretien pour parler à ses brebis (son peuple) et annonce la mesure exceptionnelle de régularisation, afin de gagner l'amour de ses troupeaux, comme le font la plupart des dictateurs minables des pays du tiers monde, mais oublie de dire qu'il a pactisé avec les loups européens pour veiller à ce qu'aucun tunisien ne puisse  aspirer à plus de liberté.


c'est comme ça qu'on marchande la liberté des hommes...et c'est comme ça que la Tunisie n'est pas plus indépendant qu'en 1956 ni qu'en 1881, et que le tunisien en particulier, les africains, les arabes et tout les peuples et populations des anciennes colonies ne sont pas plus que des esclaves des inéquations macro-économiques, et des équations politiques.

1 commentaire:

  1. Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité, ne méritent ni la liberté ni la sécurité. [Benjamin Franklin]

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